Yves Viollier raconte l'amitié trompée, la générosité exploitée. Ou est-ce plutôt le repentir impossible, la honte masquée ? Le romancier pose peut-être avant tout cette question essentielle : Que cache le visage que nous donnons à voir ? J'ai posé la question à mon oncle, la dernière fois que nous nous sommes vus, il y a plus d'un an, il était encore en pleine forme. " Est-ce que tu as parlé à tes amis ? " Il m'a répondu : " Je n'ai pas encore osé...
" Roger Martin les a séduits. Il a été accueilli dans ce bourg dont le narrateur est le maire, comme un ami de toujours. Veuf, à plus de soixante-dix ans, il avait besoin d'une famille. Et tous lui ont ouvert les bras. Il est devenu le père, le grand-père, le vieil homme que les jeunes aiment bien. La déception a été aussi violente que l'amour et l'amitié avaient été doux. Le fil du temps s'est tendu.
Roger, en jeune homme, est alors apparu dans sa vérité. L'Occupation avait été ce théâtre où il a joué un rôle funeste.